Menu
Libération
Analyse

Ayrault-Montebourg, le recadrage productif

Article réservé aux abonnés
Avec le dossier Florange, le chef du gouvernement ne perd pas une occasion de rappeler qui est le patron à son ministre du Redressement productif.
Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg, à l'Assemblée nationale, le 4 décembre 2012. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 5 décembre 2012 à 13h27

Ça ressemble fort à un chemin de croix. Dont la cruauté témoigne du différend – du gouffre? – de fond et de forme qui les sépare sur le dossier Florange.

Après un week-end où ils ont échangé des noms d'oiseau par téléphone, Jean-Marc Ayrault ne perd pas une seule petite occasion pour rappeler à Arnaud Montebourg qui est le boss. Ecarter la «nationalisation temporaire» défendue par le ministre du Redressement productif («MRP») ne suffit pas au Premier ministre. Mardi, mercredi et jeudi, il a exigé sa présence à ses côtés lors des différentes étapes de son service après-vente. Devant les députés socialistes hier, l'intersyndicale sidérurgiste cet après-midi puis les élus de Moselle, jeudi. Avec, visiblement, une consigne afférente: ne pas l'ouvrir.

A lire aussi notre analyse: «Mittal : Ayrault bourreau d'accord»

Les deux hommes se détestent depuis que Montebourg a osé défier Ayrault en se portant candidat à la présidence du groupe PS à l’Assemblée en 2002 (1), après le 21 avril, puis en 2007, après la défaite présidentielle de Ségolène Royal. Depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, la liste des griefs s’est allongée. Il y a eu les dossiers PSA, Sanofi et Florange ainsi que les indiscrétions du ministre dans la press