«Arnaud» est un ami. Politiquement, ils sont «en accord sur le fond. Avec la même analyse sur la société et les moyens de la transformer.» Philippe Baumel, l'œil bleu lagon et le cheveu gris clair, est député de Saône-et-Loire, tout comme l'était Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif monté au front cette semaine pour sauver Florange.
Philippe Baumel, 51 ans, se reconnaît dans cette méthode de frondeur, même s'il est moins bouillonnant. Il fait partie des 90 députés qui ont soutenu «la fermeté» du ministre dans une tribune publiée sur le site du Nouvel Observateur. «Il faut mettre en avant le politique sur l'économique. Il faut mener une action volontariste, c'est comme ça qu'on fait bouger les lignes.» Sinon, dit-il, «on est à la recherche de compromis sans arrêt, on fait de la cogestion qui n'a aucun relief.»
«Le néolibéralisme scandaleux et inégalitaire»
Philippe Baumel prône «une forme de rupture avec le néolibéralisme scandaleux et inégalitaire». Il est élu dans un bassin d'emplois industriels (Le Creusot-Autun) «Vendredi dernier, j'ai reçu les délégués CFDT des entreprises du Creusot, cela concerne des milliers d'emploi, ils attendent eux aussi la rupture.»
Evidemment, à son échelle, celle d'un député sur 577, la rupture est moins évidente à mettre en place. La marge de manœuvre est étroit