Qui des trois va mourir dimanche ? La législative partielle de la 6^e circonscription de l'Hérault s'est donné des airs de petite tragédie politique. Où l'on retrouve au coude-à-coude le FN qui frétille, l'UMP qui déprime et le PS qui doute. Dans chaque camp le trouble est intense, tant la très faible participation attendue rend le scrutin ouvert. Seule certitude : sur fond de crise à l'UMP et de déception d'une partie des électeurs après six mois de gouvernement de gauche, l'extrême droite est en embuscade pour obtenir un troisième siège à l'Assemblée.

Le terreau local comme le contexte national sont, a priori, très favorables au Front national. Béziers - cœur de cette circonscription qui comprend également 16 villages viticoles ou de bord de mer - s'enracine dans le déclin. Selon une récente étude du bureau Compas, fondée sur des données Insee, 32% des ménages vivent sous le seuil de pauvreté. Quant au chômage, il est d'environ cinq points au-dessus de la moyenne nationale. «La désespérance des électeurs de gauche, l'exaspération de ceux de droite… Les déçus de chaque camp vont venir vers moi et c'est pour ça que j'ai une vraie chance», dit sans ambages la candidate frontiste, France Jamet, qui bénéficie aussi d'un électorat captif parmi les 13 000 pieds-noirs (avec les descendants) installés ici.

Rêves. Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen avait viré en tête devant Nicolas Sarkozy et François Hollande. Un mois plus tard, la