La démission est au centre de la vie politique, ces temps-ci. Il y a Arnaud Montebourg qui, comme Bernard Kouchner, a failli démissionner et Jérôme Cahuzac qui, comme Eric Woerth, ne veut pas - et peut-être que, pourtant, celui-ci quittera le gouvernement avant celui-là. Arnaud Montebourg est un peu le médecin, mais avec frontières, de l’industrie nationale. Comme toujours, on se demande ce qui retient un ministre qui veut démissionner de le faire. Le devoir, l’intérêt de la France, le bien de la planète ? On s’est moqué d’Audrey Pulvar, annonçant par dépêche AFP sa séparation d’avec Arnaud Montebourg ; on respecte Arnaud Montebourg annonçant par voie de presse sa non-séparation, en définitive, avec Jean-Marc Ayrault. A la fois, c’est une scène tragique : le ministre du Redressement productif ressemble à un sémillant shérif qui, au moment décisif, est à deux doigts de jeter son étoile dans le crachoir, vaincu par les Indiens (on ne veut pas donner le droit de vote aux étrangers mais il y en a qui le prennent, et pas qu’aux élections locales). Au moins, François Hollande n’a pas dû être dépaysé quand Arnaud Montebourg lui a dit : «C’est lui (ou elle) ou moi.» Quand à Jérôme Cahuzac, il est victime d’un délit de faciès professionnel : un chirurgien esthétique, c’est le profil idéal pour un compte en Suisse. Il ne manquerait plus que Mediapart assure qu’il a eu Liliane Bettencourt dans sa clientèle.
Arnaud Montebourg a caressé le bouton rouge du regard et ça a suffi pour que l’a