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Enquête

Trierweiler : Hollande envoie une lettre et perd des plumes

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Si l’intervention du chef de l’Etat dans le procès intenté par sa compagne à des journalistes ne va pas à l’encontre de la Constitution, elle frôle clairement l’erreur politique.
Paris, le 15 mai 2012. Journée d'investiture du Président de la République, François Hollande. SUR LA PHOTO, Jardin des Tuileries. François Hollande et Valérie Trierweiler, compagne du Chef de l'Etat, lors de la Cérémonie d'hommage à Jules Ferry, auteur des lois de la IIIe République rendant l'instruction obligatoire, gratuite et l’enseignement laïc. COMMANDE N° 2012-0758 ACCORDWEB (Sebastien CALVET)
publié le 10 décembre 2012 à 22h26

Le couple présidentiel, au jardin des Tuileries, le 15 mai, jour de l’investiture du chef de l’Etat. (Photo Sébastien Calvet pour Libération)

L'amour est décidément un mauvais conseiller en politique. A l'occasion du procès en diffamation intenté par Valérie Trierweiler contre les deux auteurs du livre la Frondeuse (1) qui s'est ouvert hier, François Hollande a cru bon de prendre sa plus belle plume et d'écrire au tribunal de grande instance de Paris. Dans une lettre manuscrite sans en-tête, il a choisi de prêter main-forte à sa compagne en cherchant à décrédibiliser le travail des journalistes : «Je tiens à dénoncer comme pure affabulation les passages du livre "la Frondeuse" (pp. 46 et 47) concernant une prétendue lettre jamais écrite et donc jamais parvenue à son prétendu destinataire. L'invention ne peut être un procédé dans un essai politique sauf à être présenté comme un roman.» Le chef de l'Etat nie ainsi avoir voulu se rapprocher de Balladur début 1995 en lui envoyant une missive, comme le laissent entendre les auteurs. Et, comme si cela ne suffisait pas, Manuel Valls a, lui, choisi de prendre un courrier à en-tête du ministère de l'Intérieur : «Les propos qui me sont prêtés dans ce livre sont souvent approximatifs, partiels et sortis de leur contexte.»

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