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portrait

Karine Berger. Forte tête

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Spécialiste d’économie et ambitieuse au franc-parler, la députée PS des Hautes-Alpes, 39 ans, avance bille en tête.
(Photo Stéphane Lavoué pour Libération)
publié le 11 décembre 2012 à 19h06

L'ambition de Karine Berger ne s'embarrasse pas de déceptions. Le porte-parolat du Parti socialiste lui échappe, elle qui n'y avait pas songé avant que Martine Aubry la sollicite ? «Je n'ai pas été soutenue», évacue la fonceuse. Certains ministres et parlementaires de son bord, pestent contre sa «méchanceté», «sa condescendance», son «positionnement économique trop à gauche» ? La députée loue le brio de détracteurs qu'elle connaît, s'étonne que le moindre de ses faits et gestes puisse être sujet de commentaires acides, invoque la «confiance» que lui témoignent nombre d'élus. «Vous savez, c'est simple. En politique, la base, c'est la visibilité. Et aucun mec ne désire voir une nana de 39 ans exister.»

Karine Berger parle entre deux éclats de rire, sans cette retenue des apparatchiks rompus aux codes et chausse-trapes du pouvoir. L'exposition médiatique, elle la recherche plus qu'elle ne la craint. Après l'onction du suffrage universel, la notoriété est l'autre sésame nécessaire pour «peser», pense-t-elle. Et d'abord sur ce qu'elle maîtrise le mieux pour s'y être consacrée dix ans durant à Bercy, à l'Insee et comme directrice des études dans une grosse compagnie d'assurance : l'économie et son tombereau d'équations complexes. «Pour Karine, les chiffres ont un sens. La macroéconomie, c'est une réalité concrète, elle en a une intuition quasi physique», admire sa complice Valérie Rabault, ingénieure et députée PS comme elle. Le