Le Parti socialiste repart à l'offensive sur le droit de vote des étrangers aux élections municipales. On pensait l'engagement de campagne n°50 de François Hollande enterré depuis sa conférence de presse. Peut-être pas... Pour convaincre l'opinion et les parlementaires du bien-fondé de cette promesse de la gauche depuis trente ans, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a opté pour une lettre à l'ensemble des députés et sénateurs que Libération publie en exclusivité.
Par cette missive, le nouveau patron des socialistes espère convaincre la trentaine d'élus de l'opposition qu'il manque à la gauche pour arracher les 3/5e des voix du Parlement. Une majorité qualifiée indispensable si la gauche veut inscrire ce nouveau droit dans la Constitution à la faveur d'une révision de notre loi fondamentale. «Cette réforme d'intérêt général (…) exige la mobilisation d'une large majorité, au-delà des clivages politiques traditionnels, écrit Désir. Les parlementaires seront-ils capables de dépasser leurs différences au service de sa cohésion et de son message hérité des Lumières?»
Pour défendre ce droit, le chef du PS cite des exemples à l'étranger et refuse «d'opposer [cette question] à la démarche de naturalisation, mais de le considérer plutôt comme un encouragement, une étape, vers l'accès à la pleine citoyenneté». Le premier secrétaire du PS repousse également «l'exigence d'une réciprocité dans les pays d'origine des étrangers»