Mesdames et messieurs les parlementaires, au nom des socialistes, j’ai l’honneur de vous écrire pour vous faire part d’une conviction profonde, partagée par une majorité de nos compatriotes : le temps est venu que la République reconnaisse aux étrangers qui résident dans notre pays le droit de vote aux élections municipales.
Je m’adresse à vous par cette lettre pour contribuer à un débat serein et nécessaire au Parlement et, au-delà de la représentation nationale, dans toute la société.
Face à la crise économique, au délitement du lien social, à l’érosion de l’esprit civique, notre pays a plus que jamais besoin de se rassembler autour de ses valeurs de fraternité et d’égalité : j’appelle chacune et chacun de vous à examiner cette question en conscience et sans considération partisane, et à donner force de loi à une promesse que la République doit enfin tenir.
Contrairement aux idées reçues, cette promesse n'est pas née il y a trois décennies mais il y a plus de deux siècles. La Constitution de 1793 proposait déjà les droits civiques à «tout étranger âgé de 21 ans […] qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard […] ou sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité».
Au fil des ans, cette réforme d’intérêt général a pu être imaginée, défendue sur différents bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat. Aujourd’hui, elle nécessite, vous le