Oubliées «gauche populaire», «gauche décomplexée» et autre «gauche efficace» ! A l’heure où tout un pan de sa majorité crie à la dérive social-libérale, Jean-Marc Ayrault s’est créé son propre pedigree : la gauche sociale et républicaine. En marge de sa visite de trente-six heures au Maroc, le Premier ministre a défendu pied à pied ses choix - du pacte de compétitivité à la non-nationalisation de Florange - et cherché à mettre de la cohérence dans une politique gouvernementale tourneboulée ces dernières semaines.
Après les mesures en faveur des entreprises, celui qui refuse d'être «le Premier ministre du tournant de l'austérité» - la formule date de cet été mais il la remet au goût du jour - a annoncé mardi un plan de lutte contre la pauvreté chiffrée entre 2 et 2,5 milliards d'euros. Son entourage parle même désormais de «pacte de solidarité». «Je n'oppose pas le social et le sociétal comme je n'oppose pas compétitivité et solidarité. On mène tout ça de front», confie Ayrault mercredi, après un dîner en son honneur dans la résidence des hôtes du roi du Maroc.
Ailleurs en Europe, les autres gouvernements baissent les pensions, les salaires ou les aides, fait-il valoir : «Ce n'est pas ce que nous faisons. Elle n'est pas de droite cette politique ! Je revendique le fait que nous ne menons pas une politique sociale et libérale, mais sociale et républicaine.» Elle est même, selon lui, «sans doute la politique la plus à gauche de toute l'Euro