Et tandis que vont cahin-caha leur cheminement judiciaire les affaires Bettencourt, Woerth et Sarkozy, voici que, dans un grand froissement de billets verts, confidentiellement s’éteint l’affaire Strauss-Kahn et se mitonne, tout en pudique retenue, une encore hypothétique mais déjà consistante affaire Cahuzac. Pourquoi les citer de conserve, ces deux-là, dont la familiarité reste notoire, dans et hors leur Parti socialiste ? C’est que, au-delà de leur concomitance, les aventures de l’ex-patron du FMI et de l’actuel ministre du Budget les placent l’un et l’autre, à l’égard de la justice, dans un étrange embarras et une troublante proximité. De la culpabilité présumée du premier, il est de bon ton de dire qu’elle ne sera jamais établie, et du soupçon qui pèse sur le second, que sa pertinence reste à étayer. Et ceci fut établi devant un tribunal du Bronx, et cela reste, en droit, indiscutable.
D'où vient pourtant que le sentiment perdure que l'on ne s'en tirera pas à si bon compte ? Une fois invoqués comme un mantra les grands principes de présomption d'innocence et d'indépendance de la justice («la laisser faire son travail», dirait le Flaubert d'un Dictionnaire des idées reçues réactualisé), quelque chose continue d'achopper. Est-ce vraiment match nul entre Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo, et parole contre parole, entre Cahuzac et Mediapart ? Demandez à votre entour, à vos proches, à vos amis. Pour les miens, encore porteurs d'un bulletin de vote socialiste au secon