L'affirmation, par Jean-Luc Mélenchon, de l'«écosocialisme» comme nouvelle doctrine du Parti de gauche (PG) verdit évidemment le discours global du Front de gauche. Ce nouveau positionnement, qui vise aussi à séduire les électeurs écolos les plus en rupture avec le PS, a pour conséquence de pousser la direction du PCF, principale composante du Front, à prendre peu à peu ses distances avec un productivisme inscrit dans son ADN. Il est ainsi inédit d'entendre le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, assurer qu'«industrie et écologie sont solidaires» et que «l'une ne progressera plus sans l'autre».
Mais, au-delà des mots, des divergences concrètes persistent entre Mélenchon et Laurent. Et surtout entre le PG et le PCF. Sur le très symbolique dossier de Notre-Dame-des-Landes (lire page 14), alors que Mélenchon a participé à la mobilisation contre le projet d'aéroport et assure gagner dans cette lutte ses «galons» d'écologiste, Laurent rappelle que les communistes sont, eux, «favorables à cet équipement» même s'ils déplorent qu'il ne soit pas 100% public.
Mais c'est sur la question du nucléaire que l'opposition est la plus patente. Alors que le Front de gauche défend collectivement la tenue d'un référendum sur le sujet, manière de laisser au peuple le soin de trancher, le PG milite pour la fin programmée de l'énergie atomique pendant que le PCF défend, par exemple, l'EPR de Flamanville… comme 54% des électeurs de Méle