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Interview

Dolez : «Jean-Luc Mélenchon a rendu le Parti de gauche inaudible»

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Rupture. Le député Marc Dolez annonce à «Libération» son départ de la formation qu’il a cofondée. Il critique une «dérive gauchisante».
publié le 18 décembre 2012 à 21h26
(mis à jour le 19 décembre 2012 à 9h28)

L'ex-socialiste Marc Dolez, député du Nord, annonce qu'il quitte le Parti de gauche (PG) qu'il a cofondé avec Jean-Luc Mélenchon en novembre 2008. Jusqu'ici dernier parlementaire français du PG, il dit vouloir rester un «militant actif» au Front de gauche.

Pourquoi décidez-vous de quitter le Parti de gauche ?

Le PG s’est éloigné des fondements qui prévalaient lors de sa création. Mes divergences portent sur l’analyse de la situation politique mais aussi sur la stratégie. L’objectif doit rester de faire bouger les lignes à gauche, déplacer son centre de gravité et la mettre sur une orientation qui permette de sortir de la crise.

Que reprochez-vous ?

L’acquis de la belle campagne présidentielle a été dilapidé dès les législatives avec la catastrophique campagne d’Hénin-Beaumont. La stratégie «Front contre Front» nous a «cornérisé» à l’extrême gauche. Je déplore aussi l’expression médiatique de Jean-Luc Mélenchon. Il critique le plus souvent le président de la République et le gouvernement plutôt que de s’attaquer à la droite. Nos propositions sont souvent rendues inaudibles à cause de l’outrance du verbe. Beaucoup de ses propos brouillent notre message. Je ne crois pas à la thèse des deux gauches irréconciliables ni au mythe du recours. Je veux que la gauche réussisse. Je ne me résoudrai jamais à considérer que le gouvernement va échouer et que nous serons là à ramasser les morceaux. Si la social-démocratie devait s’effondrer, je crains que ce ne soit au profit de la droite extrême.

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