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Analyse

Réforme bancaire : des actes pas à la hauteur des mots ?

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Le projet, qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, s'annonce moins contraignant que les déclarations de campagne de François Hollande.
publié le 18 décembre 2012 à 12h16
(mis à jour le 18 décembre 2012 à 14h00)

Le monde de la finance n'avait qu'à bien se tenir. Elu président de la République, François Hollande allait mettre le secteur bancaire français au pas. Et au service de l'économie réelle, celle qui crée des emplois. Le 22 janvier, au Bourget, lors du meeting le plus commenté de sa campagne, le candidat socialiste avait marqué son auditoire et l'électorat de gauche en lançant: «Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage […], il ne sera pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c'est le monde de la finance», qui «a pris le contrôle de nos vies». Une tirade mobilisatrice et un moyen pour Hollande de capter politiquement l'exaspération des Français à l'égard du système financier, défiance renforcée depuis la crise bancaire de 2007-2008.

Dans le programme du candidat socialiste, cette exigence s'était traduite par l'engagement numéro 7 : «Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l'investissement et à l'emploi de leurs opérations spéculatives.» Tous les observateurs avaient alors évoqué un «Glass-Steagall act» à la française, du nom de cette loi votée au Etats-Unis en 1933 et abrogée en 1999, interdisant strictement à une même banque de cumuler dans la même structure activités de dépôts et de spéculation. Au nom d'un principe politique simple : que les contribuables ne se retrouvent plus à payer de leur poche l'éventuelle faillite d'un établissement bancaire. Ce qui nécessite de ciconscrire autant que possi