Derrière les barrières métalliques, le long du front de mer d'Alger, la foule agite des drapeaux algériens. Il est 14 heures. Le cortège officiel est attendu dans quelques minutes. Depuis le début de la journée, toute la ville est bloquée. Suspendue au parcours présidentiel. Ceux-là ont à peine une vingtaine d'années. Ils ne parlent pas français. Ils sont venus pour leur président, Abdelaziz Bouteflika. De François Hollande, ils ne connaissent pas même le nom. Et des drapeaux français, de toute façon, il n'y en a pas. Ou si peu. On crie «Boutef», «Boutef». Ou «Visa», «visa», pour protester contre les restrictions de circulation entre les deux pays.
Mais quand François Hollande se décide à aller à la rencontre de la foule, c’est une bousculade chaleureuse. Sans que l’on sache si c’est la perspective de toucher la main du président Français ou de son hôte qui motive les Algériens. S’il est impossible de savoir ce que cette déambulation révèle des attentes de la rue d’Alger, en revanche elle semble dire beaucoup de l’état du régime. A chaque mètre, un policier. Le service d’ordre est sur les dents. Dans le port, un navire militaire fait des ronds dans l’eau. Dans le ciel, un hélicoptère fait pareil. Depuis quelques minutes, le réseau des téléphones portables est crypté. Comme à chaque fois que le président algérien se déplace.
«Améliorations». Hier, à l'occasion de sa conférence de presse, François Hollande s'est bien gardé de