A Paris, dimanche, lors de la manifestation en faveur du projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux homosexuels. (Photo Bruno Charoy pour Libération)
Derrière la porte de la salle Colbert, tout à coup, des applaudissements. Il est 11 h 45 à l’Assemblée nationale. Le groupe socialiste vient de voter le dépôt d’un amendement au texte sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels consacré à l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Les résultats : 126 pour, 61 contre, 9 abstentions. C’est donc oui. Et ce n’est pas rien.
C'est fin janvier que le texte du gouvernement atterrira en séance à l'Assemblée. Il traduit une promesse de campagne de François Hollande, l'engagement 31. Mais il n'abordera pas l'accès à l'AMP et donc la possibilité d'avoir recours à une insémination artificielle avec donneur pour les couples de lesbiennes : il fallait donc qu'un amendement soit déposé. Il y a une semaine, François Hollande s'était exprimé sur ce sujet qui divise jusqu'à sa majorité : «Cette question sera sûrement débattue au Parlement, qui en décidera souverainement.» Pas outrageusement stimulante, sa petite phrase a toutefois «libéré certains parlementaires, qui ne voulaient pas gêner l'exécutif», décrypte un député pro-AMP.
La salle Colbert, bondée, se vide lentement.«Il y avait même des députés assis par terre», confie une participante. A la sortie, Bruno Le Roux convoque les micros. «C'est un grand moment de progrès, comm