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Analyse

Hollande ou l’apaisement systématique

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Comme à son habitude, le chef de l’Etat n’a pas voulu entrer dans la polémique, quitte à décevoir.
publié le 21 décembre 2012 à 21h51

Il en va de Gérard Depardieu, comme de l'Algérie, du mariage gay ou de tous les sujets potentiellement inflammables… A chaque fois, François Hollande choisit, depuis le début de son quinquennat, les mots de l'apaisement et du rassemblement. Quitte à décevoir son propre camp qui, dans certains cas, pourrait espérer une audace un peu plus clivante, au nom de l'affirmation de certains grands principes de gauche. Comme par exemple l'égalité devant l'impôt ou l'exigence de solidarité des plus riches envers les plus défavorisés en cette période de crise. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, n'avait-il pas traité de «minable» la décision de l'acteur de se réfugier en Belgique pour échapper à la fiscalité ?

Vendredi matin, sur Europe 1, Hollande a, une fois de plus, refusé de plonger dans la polémique. Et tenté de trouver un chemin de conciliation. «Mon devoir, c'est de m'occuper de toute la France, pas simplement de dénoncer celui qui est parti, de le stigmatiser ou de le prier de revenir.» Pas question donc pour lui de critiquer, même avec des mots choisis, l'exil de Depardieu. «Donc, face à la difficulté, je ne veux pas opposer les uns aux autres, je veux que tout le monde soit respecté», a ajouté le chef de l'Etat, en rappelant que «notre niveau de fiscalité, hormis les 75% [taux appliqué aux contribuables déclarant plus d'un million de revenus par an, ndlr], n'est pas plus élevé que dans la plupart de nos pays voisins».

C'est devenu