L’urgence sociale permet-elle de mener dans le même temps des réformes sociétales majeures ? A gauche, le débat n’est pas nouveau. Mais il se fait d’autant plus jour quand celle-ci se retrouve au pouvoir dans un contexte de croissance quasi nulle. Après un peu plus de six mois de gauche au gouvernement, le juste équilibre entre le social et le sociétal nourrit les argumentaires de l’opposition et divise de plus en plus au sein du PS.
De la gauche du parti, emmenée par Emmanuel Maurel, à la Gauche populaire, un collectif d'élus animé par les députés Laurent Baumel et Philippe Doucet avec le conseiller régional François Kalfon, de plus en plus de voix s'élèvent pour juger que face à la crise, ses wagons de plans sociaux et ses fins de mois toujours plus difficiles pour des millions de Français, il n'est pas pertinent que le mariage pour tous ou le droit de vote des étrangers – mais aussi dans une moindre mesure le non cumul des mandats ou même la loi sur la fin de vie –, fassent partie des sujets dont le gouvernement et surtout la majorité parlent le plus.
«Harlem Désir fait des problèmes sociaux une espèce de marqueur. Moi, je voudrais dire attention. Les véritables marqueurs, ce sont les problèmes d'emploi, [...] les problèmes économiques», a lancé la semaine dernière le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb. Par ailleurs