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Libération
Enquête

Harlem Désir, timonier timoré

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Contesté en interne pour son manque d’initiative face au gouvernement, le premier secrétaire du PS le reconnaît lui-même : la «reconstruction» du parti a assez duré.
Harlem Désir au siège du PS, rue de Solférino, le 17 septembre 2011. (Photo Vincent Nguyen)
publié le 27 décembre 2012 à 21h06

Il a encore du mal à ajuster le costume. A la tête du Parti socialiste depuis deux mois, Harlem Désir tarde à s'affirmer. Et peu de ses camarades se montrent enthousiastes au sortir de cette période d'essai. «Il a choisi l'alignement pur et simple sans une once d'autonomie», regrette Emmanuel Maurel, son challengeur de l'aile gauche du PS au congrès de Toulouse fin octobre. «On sent qu'il a surtout la préoccupation de ne pas sortir des clous, tempère un membre de la direction. Pour l'instant, ce n'est pas grave. Mais ça peut l'être dans six mois…» Dans les couloirs du siège du parti, rue de Solférino, on commence à s'inquiéter de l'extrême prudence du camarade premier secrétaire.

En période de gouvernement - d'autant plus depuis la mise en place du quinquennat -, il a toujours été compliqué pour le chef du parti au pouvoir de trouver sa place derrière le président de la République, le Premier ministre, les membres du gouvernement et les chefs de groupe parlementaire… Sauf qu'au Parti socialiste le spectre du «parti godillot fermé pour cause de gouvernement» pousse les responsables à demander davantage à leur chef que de simplement «saluer» ou «se réjouir» des initiatives ou des réformes mises en œuvre par l'exécutif. «A part sur l'assistance médicale à la procréation, le PS n'a aucun son de cloche personnel», se désole une cadre du parti.

Sur Florange ou le pacte de compétitivité notamment, beaucoup auraient souhaité voir H