François Hollande aborde cette année de crise brutale et de tumultes probables muni de quatre solides atouts : exceptionnellement, il n'y a pas d'élections en 2013. Elles ont dévoré 2012, elles domineront 2014 (municipales, européennes, sénatoriales), elles épargnent 2013. A priori, cela offre au nouveau président un peu de temps pour mettre en œuvre sa ligne sociale-libérale. Premier atout. Le deuxième, de poids, tient aux institutions de la Ve République. Elles sont certes perceptibles, elles ne sont pas les plus démocratiques d'Europe mais elles mettent à la disposition de l'exécutif et en particulier du chef de l'Etat une panoplie sans équivalent ailleurs de pouvoirs. Sous la Ve République, si un président veut, il peut. Bien entendu, à lui d'en avoir les capacités et le caractère mais un fait est sûr : aucun chef d'exécutif occidental ne dispose d'un tel arsenal. Le troisième atout tient à l'état de l'opposition, à la fois fragmentée, divisée et estourbie par ces inexpiables querelles internes.
La principale formation de l’opposition, l’UMP, restera en souffrance jusqu’au mois de septembre et l’élection de son président enfin légitime. Cela offre à François Hollande, sinon un répit, du moins une capacité de riposte, d’autant plus que l’éventail global des oppositions se distingue par son hétérogénéité. Enfin, quatrième atout, le nouveau président défend une ligne économique et sociale qui se situe au point d’équilibre actuel de la société. Elle n’es