Il entre. Eternellement, sans jamais pénétrer tout à fait. En suspens sur le seuil. Photographies du chef de l’Etat et éditoriaux s’accordent ces dernières semaines : c’est l’apprenti, l’amateur, le premier terme étant moins désespéré mais aussi moins fun que le second. Choisissez votre poupée : François Hollande en version laborieux (apprenti) ou dilettante (amateur).
A part les images de foule et bains de mains, il y a une prédilection à montrer François Hollande entrant sur des plateaux de télé, ou alors sur des écrans. Parfois au loin, avec en amorce des morceaux de flou comme si c’était longue focale au poing, travail d’espionnage, éloignement durable et définitif de l’être mal aimé. On ne sait pas s’il est là ou si c’est un hologramme.
Mais pour l'instant, il entre. Le décor est aussi penché que dans le cabinet du Dr Caligari, les affaires sont donc assez mal parties. Hollande est coincé entre des séries de bandes claires et sombres : si on le supprimait, ce serait un tableau abstrait ou une tectonique de néons colorés. Peut-être n'a-t-il pas sa place dans le cadre, peut-être n'est-il même pas en train d'entrer, ou alors, oups, désolé, il s'est trompé d'étage, les portes de l'ascenseur vont se refermer s'il ne se décide pas. Il ne faisait que passer, éléphant PS dans un magasin de tubes luminescents (option basse), ou visiteur d'expo contemporaine (option haute).
Il y a d’ailleurs de l’op’art sur le côté droit de l’image, avec les spots qui dessinent des ronds