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Libération
Interview

François Lamy «Lorsque les gens se sentent investis, ils peuvent faire infléchir les projets»

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Le ministre François Lamy veut lancer une nouvelle politique de la ville :
publié le 8 janvier 2013 à 22h26

Le ministre de la Ville, François Lamy, souhaite faire de la participation des habitants l’un de ses chantiers prioritaires. Un vœu pieux souvent formulé par ses prédécesseurs mais jamais mis en œuvre.

La concertation avec les habitants est le point noir de trente ans de politique de la ville. Comment l’expliquez-vous ?

Cela n’a pas fonctionné car on a dissocié les politiques de rénovation urbaine et les politiques de cohésion sociale, l’urbain et l’humain. Et on a oublié en chemin que ces politiques publiques étaient d’abord destinées aux habitants. Il y a des outils et des expériences de concertations. Ce n’est pas facile dans des opérations de rénovations urbaines, qui sont des opérations complexes. Et le défi qui se pose à nous aujourd’hui est de savoir comment installer cette concertation dans la durée.

Vous en avez fait un des chantiers prioritaires de la refonte en cours de la politique de la ville. Comment faire que, cette fois-ci, cela fonctionne ?

Par exemple, nous pensons qu’il faudrait pouvoir former des habitants, leurs représentants, pour qu’ils puissent réfléchir aux projets, faire des propositions, mais aussi, tout simplement, prendre la parole en public. L’idée est d’armer les habitants les plus motivés afin qu’ils créent une dynamique autour d’eux. Et toucher ainsi des publics que l’on voit moins et dont on parle moins : les plus jeunes, les populations âgées. Lorsque les gens se sentent investis, on voit qu’ils peuvent faire infléchir les opérations de rénovations urbaines en fonction de leurs réels besoins.

Ce que vous défendez là, c’est ce que les Américains pratiquent depuis longtemps sous le nom d’empowerment ?

Oui, c’est la même chose, sauf que je le dis en français. Pour moi, il s’agit d’associer aux politiques publiques les populations concernées. On ne va pas demander aux habitants de se transformer en techniciens, mais il f