L’affaire Cahuzac est désormais une affaire judiciaire. Le parquet de Paris a indiqué hier avoir ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale, suite aux révélations de Mediapart concernant un éventuel compte en Suisse détenu par le ministre du Budget. Le site a notamment publié début décembre un enregistrement dans lequel un homme, présenté comme Jérôme Cahuzac, évoque son compte à l’Union des banques suisses (UBS). Un compte qui aurait été clôturé en 2010 et dont les avoirs auraient été transférés à Singapour.
Avec l'ouverture de cette enquête, les premières investigations judiciaires vont pouvoir être menées sur le fond de cette affaire. «L'auteur de l'enregistrement s'est dévoilé, il est dans nos missions d'enquêter», justifie le parquet de Paris qui se défend d'avoir agi suite à un courrier du 29 décembre d'Edwy Plenel, directeur de Mediapart, demandant l'ouverture d'une enquête. Le parquet - sous le contrôle de l'exécutif - ne pourra en tout cas pas être accusé d'étouffer une enquête touchant de près le pouvoir.
Le procureur de Paris a même joué dans la subtilité juridique. Dans le cas d’une fraude fiscale, une plainte de Bercy - donc de Cahuzac - aurait été nécessaire pour lancer des investigations. Aussi l’enquête a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale, et les investigations confiées à la section financière du parquet et aux policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales (DNIFF). Ces dern