Nicolas Sarkozy a-t-il mis le nez dans une procédure judiciaire en cours ? Après l'affaire Bettencourt ou celle de sondages de l'Elysée, une nouvelle enquête pénale vise l'ex-président de la République (lire ci-contre). Depuis novembre, trois juges d'instruction parisiens sont saisis d'une plainte visant Sarkozy pour violation du secret de l'instruction, en marge de l'affaire Karachi. Déposée par Olivier Morice, l'avocat de familles de victimes de l'attentat au Pakistan, elle cible un communiqué diffusé en septembre 2011 par l'Elysée : «S'agissant de l'affaire dite de Karachi, le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n'a été cité par aucun témoin ou acteur. Il y est donc totalement étranger, comme cela apparaît dans les pièces de la procédure.» Ce communiqué - factuellement faux, le nom de Nicolas Sarkozy étant mentionné à plusieurs reprises dans le dossier, à l'oral comme à l'écrit - était paru après la mise en examen de deux proches du chef d'Etat, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, dans le volet financier du dossier Karachi.
«Lien direct». Avant de mener leur enquête, les juges d'instruction vont peut-être devoir affronter une dernière bataille procédurale. Le chef de l'Etat étant protégé par l'article 67 de la Constitution, qui stipule que le président de la République «n'est pas responsable des actes accomplis en cette qualité», le parquet de Paris estime qu'aucune procédure n'est possible.