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Libération
Critique

Patrick Kessel dénonce le «casse du siècle» du FN sur la laïcité

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publié le 11 janvier 2013 à 21h06

Depuis son accession à la tête du FN en janvier 2011, Marine Le Pen n'a cessé de brandir les valeurs de la République afin de dédiaboliser le parti d'extrême droite. A commencer par la première d'entre elle, la laïcité. Une valeur qui lui sert, en fait, de paravent pour mieux délivrer un discours islamophobe et par conséquent «anti-immigrationniste», sans les outrances de Jean-Marie Le Pen. Une adhésion aux valeurs portées par la laïcité qui ne serait donc que de façade. Un détournement de sens, une interprétation réduite à sa seule portée antireligieuse.

Pour Patrick Kessel, ancien Grand Maître du Grand Orient de France et président du comité Laïcité République et, donc, ardent défenseur des principes de la loi de 1905, cet accaparement par l'extrême droite d'un des piliers de la République ne constitue pas moins qu'un hold-up. Et d'accuser la nouvelle égérie du Front national d'avoir «réalisé le casse du siècle», mélodie dans les sous-sols de la République en quelque sorte. La pertinence de l'analyse de Patrick Kessel tient non seulement à la description de ce fric-frac intellectuel, mais également à sa dénonciation sans fards des renoncements idéologiques de la droite comme de la gauche, qui ont permis aux lepénistes de s'emparer de ce butin républicain sans effraction.

L'auteur rappelle que cette notion de laïcité propre à la France tend à la réalisation concrète de la devise républicaine, inscrite au fronton de tous les édifices publics. Quitte à dénonce