En pratiquement trois jours, trois conflits. Après avoir engagé l’armée française contre le terrorisme au Mali, assumé le rapport de force contre la droite sur le mariage pour tous, François Hollande a pris la décision d’ouvrir un nouveau front : imposer à son propre camp un non-cumul des mandats, dont une grande partie des sénateurs de gauche ne veut pas. Pour un homme qui n’aime pas les conflits, privé comme public, on conviendra que la performance relève du paradoxe.
Certes, il n'y a rien en commun entre ces trois terrains, si ce n'est leur concomitance. Evidemment, il y a une forme de facilité journalistique à rapprocher une vraie guerre - lourde de menaces, de drames et d'enlisement- de ces deux autres batailles politiques, aussi importantes soient-elles. Il n'empêche que ces trois conflits construisent un moment médiatique, à l'issue duquel l'Elysée espère bien stopper la lente et continue dégradation de l'image du chef de l'Etat. Un proche de François Hollande confie : «Un président se met à incarner la nation tout entière, soit au bout d'une lente décantation, soit après des événements particuliers qui provoquent une forme de cristallisation. Ce moment est maintenant venu pour lui.»
Feu d'artifice. Retour en arrière. Vendredi midi, dans un restaurant parisien, à quelques heures de l'annonce de l'intervention au Mali, notre interlocuteur a participé à la campagne de Lionel Jospin en 2002. Et ses mots contre Hollande sont très durs. Un véritable