«Obsession sexuelle», «potiches», «gadget»: des sénateurs de droite se sont défoulés jeudi contre le scrutin paritaire dans les départements prévu par un projet de loi examiné par le Sénat, provoquant une réaction scandalisée de sénatrices et un débat survolté. Dans le cadre d'un projet de loi dont l'examen a débuté mardi au Sénat et porté par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, le gouvernement propose ce mode de scrutin décrit comme unique au monde et qui prévoit l'élection d'un binôme homme-femme de conseillers généraux dans chaque canton.
La droite UMP et centriste UDI-UC a vilipendé ce scrutin qui implique une division par deux du nombre de cantons et donc leur découpage. Les sénateurs communistes, qui souhaitent la proportionnelle, y sont également opposés, tandis que le RDSE (à majorité radicaux de gauche) est sceptique.
Les élus de droite, tous des hommes, sont montés au créneau pour dénoncer un système «baroque», «loufoque» «invivable», jugeant qu'il défavorise les territoires ruraux, mais leurs arguments ont vite dérapé sur la question de la parité accusée de «n'être qu'un prétexte».
Eric Doligé (UMP) ouvre le bal. «Faciliter la mixité, ce n'est pas passer de 13% à 100% d'un coup! Ce sera très difficile à faire...», s'exclame-t-il. Le centriste Hervé Maurey lui emboîte le pas, qualifiant ce scrutin de «totalement baroque», de «gadget»