Il a une bonne demi-heure de retard, ce qui, contrairement à François Hollande, n'est pas du tout dans ses habitudes. Quand il monte sur la petite estrade dressée dans le salon bleu de Matignon pour adresser ses vœux à la presse vendredi, Jean-Marc Ayrault vient juste de raccrocher le téléphone. Au bout du fil, le Premier ministre algérien avec qui il a tenté de faire le point sur la prise d'otages et l'opération militaire qui se poursuivent sur le site gazier d'In Amenas, à la frontière libyenne. Le nombre de tués, de blessés, de Français impliqués, de terroristes encore en action: les deux hommes ont tout passé en revue.
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Résultat, le chef du gouvernement a un peu la tête ailleurs, les yeux au plafond, pendant le speech pourtant décapant de la présidente de l’association de la presse ministérielle qui tâcle sans prendre de pincettes le «nouveau modèle français» dont Ayrault a fait son étendard pour 2013.
Et qu'il brandira à nouveau dans quelques minutes. Mais avant la compétitivité, la «bataille pour l'emploi» et le mariage pour tous, c'est de l'Algérie et du Mali dont il est question dans les