L'ouvrage, sobrement intitulé Mort aux bolchos, est d'abord une formidable compilation d'un siècle d'affiches anticommunistes tirées, pour la plupart, de collections privées. Avec ces outils de propagande, Nicolas Lebourg, historien et chercheur à l'université de Perpignan, a retracé les passions du siècle passé, y compris la lutte contre «l'hydre venue de l'Est».
La plus célèbre des affiches publiées dans cet ouvrage est celle de l’homme au couteau entre les dents, datée de 1919 et tirée à des centaines de milliers d’exemplaires. A côté de cette image qui sera très souvent réinterprétée ou pastichée, Nicolas Lebourg en présente des dizaines d’autres, moins connues mais tout aussi frappantes.
200 000 exemplaires sur les murs de Paris
«Si le communisme est une foi, l'anticommunisme est une pratique», écrit-il. Comme toute pratique, celle-ci évolue avec le temps. Juste après la révolution bolchevique de 1917, le combat est surtout structuré par le Centre de propagande des républicains nationaux (CPRN), fondé en 1926 par Henri de Kérillis, un journaliste et éditeur classé plutôt à droite, de culture démocrate-chrétienne (qui rejoindra le général de Gaulle à Londres). Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le CPRN éditera près de 400 affiches différentes, et plus de 200 000 exemplaires seront collés sur les murs de Paris. Leur style rappelle parfois le constructivisme russe, d'autres le graphisme utilisé par les différents régimes fascistes.
«Publicité commerciale et propagande politique s'adres