Comme s'ils n'osaient pas chanter dans ce monument de l'histoire allemande. Lorsque la Marseillaise retentit pour la première fois de l'histoire dans le Reichstag (1), parlementaires et ministres français font preuve d'une étonnante pudeur. Aux côtés de leurs homologues allemands, ils laissent les cinq cuivres jouer piano avant de pousser leurs voix. Suit dans la foulée le Deutschlandlied, l'hymne allemand. Ce cinquantenaire du traité de l'Elysée à Berlin se cherchait une image symbole. Il a un son. Et il sonne bien aux oreilles de François Hollande.
Tutoiement. Cela aurait pu être tout autre : à 14 h 17, lorsqu'il arrive au côté d'Angela Merkel sous les applaudissements, le chef de l'Etat ne voit pas la marche sur sa droite et manque de se casser la figure. Il aurait été dommage d'y laisser une jambe le jour où la chancelière et la gauche allemande l'ont félicité de certaines de ses décisions. Compte tenu de la fraîcheur des relations franco-allemandes depuis son élection, c'est bon à prendre. A la tribune, Merkel a vanté hier le «modèle d'économie sociale de marché» commun aux deux pays et rendu hommage aux «efforts de la France pour faire progresser le dialogue social en France». Une heure plus tôt, depuis la chancellerie, à l'occasion d'une conférence de presse commune, Merkel avait même souligné que la France enregistrait «les premiers succès de ce dialogue social», en référence à l'accord signé entre patronat