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Libération

En Allemagne, honni soit qui Mali pense

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Outre-Rhin, les députés ne soutiennent l’opération française qu’à demi-mot, de peur des répercussions électorales.
publié le 22 janvier 2013 à 22h36

Des «soutiens». Mais de loin. Lorsqu'on fait le tour des députés allemands dans les couloirs du Bundestag pour les interroger sur l'intervention militaire tricolore au Mali, on obtient la même réponse : «Nous soutenons politiquement les Français.» Sans plus. La question malienne (lire pages 6-7) illustre les difficultés à faire fonctionner l'Europe de la défense : si un pays n'y trouve pas son compte pour ses affaires politiques internes, on laisse un autre monter au front.

«Est-ce que l'intervention de la France au Mali est une question purement française ou posée à l'Europe ?» a tout de même interrogé, hier, le président du Bundestag, le chrétien démocrate Norbert Lammert. «Cela crée des débats animés à l'intérieur de nos groupes parlementaires», a-t-il ajouté, avant de plaider pour un «renforcement de la coopération franco-allemande» en matière de défense.

Même chez les Grünen (Verts) allemands, pourtant imprégnés d'antimilitarisme, on est d'accord avec le choix français : «Si cette intervention s'inscrit dans un processus à long terme, et pas seulement militaire, pour reconstruire le pays et stabiliser la démocratie, oui nous la soutenons», assure leur coprésidente, Claudia Roth. Mais quand on lui demande si l'armée allemande pourrait, au sol, aider à contrer les jihadistes : «C'est difficile, répond-elle. Nous avons déjà beaucoup de soldats partout dans le monde. Regardez l'Afghanistan.»