Elle fait partie d'une espèce – très rare – au Parti socialiste: ceux qui s'intéressent à l'Allemagne, qui y ont vécu et même parlent la langue. Du coup, Estelle Grelier n'est pas de ces socialistes tombés dans le mirage du «modèle allemand»: «On idéalise nos voisins au motif qu'ils sont dans les clous budgétaires. Mais tout n'est pas aussi rose», dit la députée de la 9e circonscription de Seine-Maritime. La nouvelle responsable des questions européennes au PS étaye le propos: «On ne parle jamais de la situation sur le marché du travail et des 7 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, de la réduction de l'assurance chômage, des femmes obligés d'abandonner leur boulot pour s'occuper de leurs enfants ou des communes surrendettées... Ça on n'en parle jamais.» En tout cas pas beaucoup. Et surtout pas dans un PS dont le gouvernement avec son pacte de compétitivité et les prochaines modifications du code du travail est taxé, à gauche, de suivre la voie des réformes libérales du chancelier SPD Gerhard Schröder.
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Estelle Grelier parle librement. Sans un brin de cette langue de bois qu'on retrouve chez beaucoup de jeunes socialistes fraîchement arrivés au Palais Bourbon. Cette Vendéenne de naissanc