C'est l'un de ses plus anciens soutiens qui dresse le parallèle cinématographique. Pour expliquer pourquoi Arnaud Montebourg n'est jamais vraiment parvenu à construire un réseau politique solide et durable, même après sa croisade pour la nationalisation temporaire de l'usine sidérurgique de Florange dont une grande partie des socialistes lui savent pourtant gré : «Arnaud, c'est Charles Vanel dans le Salaire de la peur, un chic type, séduisant et tout, mais au volant d'une citerne de nitroglycérine qui menace d'exploser toutes les deux minutes.»
Même s'ils trouvaient déjà que le ministre du Redressement productif était allé un peu loin dans la dramatisation, sa réhabilitation de l'interventionnisme d'Etat faisait pas mal d'heureux au début de l'hiver dans les rangs du PS et du gouvernement. Qui vivaient son nouvel étendard - «l'Etat veut pouvoir» - comme un antidote à la formule vieille de dix ans de Lionel Jospin «l'Etat ne peut pas tout». Et qui semblaient prêts à lui emboîter le pas, ou tout du moins à le laisser agir avec bienveillance. Jusqu'à ce que, dans une interview au Monde, Montebourg n'en remette une couche. Réaffirmant juste avant Noël, et alors que les vagues de Florange commençaient à se calmer (lire page 17), que la nationalisation temporaire était une «solution d'avenir» pour le site de Moselle, alors que Jean-Marc Ayrault se tuait à justifier le contraire depuis trois semaines, au prix de sévères mises en