Ils sortent de mois de frustration, se disent qu'ils tiennent peut-être leur revanche et n'entendent pas la lâcher. Les grandes manœuvres ont commencé chez les socialistes sur le projet de loi bancaire, qui arrivera à l'Assemblée juste après la bataille du mariage pour tous. Alors qu'ils ont avalé une à une les oranges amères de l'automne - du traité européen au crédit d'impôt compétitivité en passant par l'annonce d'une hausse de la TVA et un projet de loi de finances auquel on leur a demandé de ne pas changer une virgule - les députés, toutes chapelles socialistes confondues, sont résolus à «muscler» le texte porté par le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici. Qui lui, bien loin de sa prudence toute sociale-libérale, se dit désormais prêt à voir «gauchisé» son projet de loi (lire page 4).
Soupape. «Tout le monde a bien compris qu'il n'y aura pas cinquante occasions après le pacte de compétitivité et avant la transposition de l'accord brut de décoffrage sur le marché du travail. La réforme bancaire permet de répondre à la demande de protection des Français», analyse le député Jérôme Guedj. D'autant que la proposition de loi sur la cession des sites rentables ou l'interdiction des licenciements boursiers, deux marqueurs de gauche, restent à l'état d'hypothèses. Et que le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, semble avoir enterré tout big bang fiscal au grand dam, notamment, du collectif socialiste de la Gauche populaire.
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