Illustration François Ayroles.
Ça les échauffe, ça les enflamme. Ça les arrange aussi. Hier, à l’Assemblée nationale, où se poursuivait l’examen du projet de loi sur le mariage pour tous, les députés de droite ont focalisé le débat sur la gestation pour autrui (GPA). Peu importe que cette pratique, interdite en France, ne se trouve à aucun endroit dans la réforme du gouvernement. Une circulaire de la garde des Sceaux qui prévoit de faciliter l’obtention des certificats de nationalité française pour les enfants nés à l’étranger par GPA avec un père français, a mis le feu aux poudres.
«Il y aura un avant et un après. C'est une bombe à déflagration avec des effets en chaîne, prédit Philippe Gosselin, député UMP, avant la séance. Le prochain texte annoncé sur la famille a déjà une odeur de soufre.» La droite se frotte les mains. Il faut dire que l'initiative de Christiane Taubira est pour eux du pain béni. «On est gonflés à bloc, ça nous donne un tonus…» reconnaît encore Philippe Gosselin, avant de s'engouffrer dans l'Hémicycle. De fait, la droite y est tonitruante, plus énergique que mardi où elle donnait souvent l'impression de se battre sans y croire. Et tant pis pour l'exactitude des propos des députés UMP. Tant pis pour les «amalgames» dénoncés par la majorité.
«Masques». «C'est une manœuvre d'obstruction», se désole Erwann Binet, le rapporteur du texte, en salle des Quatre Colonnes. Le matraquage a commencé dès les