Si Nicolas Sarkozy était samedi devant son poste de télévision à regarder le journal de la mi-journée de France 2, il a dû passer un sale quart d'heure. L'ex-chef de l'Etat aurait été obligé de regarder un François Hollande «libérateur» du Mali, accueilli en héros dans les rues de Tombouctou (lire page 8), puis un Hollande «régulateur» qui a réussi à faire plier Google, l'une des plus puissantes multinationales du monde, pour financer un fonds d'aide à la presse française.
Storytelling. Même dans les rêves les plus fous d'un conseiller en communication politique, cette séquence n'aurait jamais pu exister. Trop gros, trop fort, donc pas crédible.
Nicolas Sarkozy pourra se rassurer en se disant que la guerre au Mali n’est pas encore gagnée et que l’accord avec Google ne résout en rien les problèmes de la presse. Mais l’expert en storytelling qu’il était serait bien en peine de ne pas reconnaître le très joli coup de son successeur.
A l'Elysée, on jure ses grands dieux que, bien évidemment, il n'y aucune volonté de «scénariser l'action du président de la République». « On est dans la sobriété, on n'en rajoute pas», poursuit un conseiller, qui dit se méfier de cette fenêtre météo médiatique soudainement favorable. Quant au climat plus serein au sein du gouvernement et dans la majorité présidentielle, ce serait là aussi secondaire.
«Les Français se fichent totalement de savoir que le moral des ministres va mieux, confie un proche d