Pour un homme plus porté à l'anaphore qu'au dithyrambe, la confidence étonne : sa courte visite au Mali aura été «la journée la plus importante de [sa] vie politique». Il ne faut pas mégoter le succès de l'armée française et de son commandant en chef. Les islamistes et rebelles touaregs ont été chassés du nord du pays en trois semaines et les hommes - et surtout les femmes - du Mali ont été libérés de ces talibans du Sahel. «Papa François Hollande» est en droit de savourer cette victoire au milieu de foules enthousiastes ; aucune visite présidentielle en France ne donnerait lieu à pareilles adulations.
Bien sûr, la mission n'est pas achevée. La France est toujours aussi seule sur le champ de bataille et tout un pays disloqué reste à reconstruire et à réconcilier. Le président français a ainsi eu l'honnêteté de reconnaître que «la France restera au Mali le temps qu'il faudra».
Le Président peut néanmoins rêver de régler les problèmes de la France comme il l’a fait pour le Mali. Le gouvernement, après la torpeur post-électorale de l’été et le dur apprentissage de l’automne, se prend ainsi à croire à une embellie. Janvier fut certes le meilleur mois de la présidence Hollande : outre l’emblématique guerre du Mali, les partenaires sociaux ont conclu un véritable accord, le débat sur le mariage pour tous a ringardisé la droite et le gouvernement peut estimer avoir trouvé une nouvelle lisibilité et construit une méthode propitiatoire. Il reste que la croissance est