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Libération
Récit

A Strasbourg, Hollande entre dans la zone hourra

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Porté par le succès de l’opération au Mali, le président français a clarifié sa position sur l’avenir de l’Union devant des eurodéputés enthousiastes.
François Hollande au Parlement européen de Strasbourg, hier. (Photo Pascal Bastien)
publié le 5 février 2013 à 22h36

C’était a priori un moment périlleux, ce fut une étonnante promenade de santé. Hier devant les députés européens réunis au Parlement de Strasbourg, François Hollande a décliné pour la première fois sa vision de l’intégration européenne. Jusqu’à présent, il s’était bien gardé d’en parler. A l’automne, il avait passé tout le débat sur le traité européen, silencieux, pour ne surtout pas prendre le risque de raviver les blessures de sa majorité.

Plusieurs fois évoqué et repoussé, ce premier grand discours européen était donc attendu. Hollande a profité d’une excellente fenêtre de tir : après sa visite en libérateur au Mali et juste avant un sommet européen a priori décisif pour le futur budget européen. Si bien qu’hier, dans un hémicycle aux trois quarts plein, il a recueilli des félicitations à gauche mais aussi à droite. L’exercice était le suivant : une allocution du chef de l’Etat de presque trois quarts d’heure. Puis chaque parti européen avait quelques minutes d’expression. Réponse de Hollande. Nouvelle prise de parole des députés. Et conclusion du chef de l’Etat.

Cohn-Bendit. Un échange qui lui a permis de distribuer quelques vacheries. Juste après l'intervention de Philippe de Villiers, Hollande a eu ces mots : «Je ne regrette pas d'être venu. Cela m'a donné l'opportunité de revoir des personnalités politiques françaises perdues de vue.» Mais l'essentiel était ailleurs : prouver qu'un socialiste n'est pas trop marginalisé dans une Europe largement