L’alternance politique rime-t-elle avec chasse aux sorcières dans la haute fonction publique ? Les récentes nominations de plusieurs proches du chef de l’Etat - Olivier Schrameck au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ou Jack Lang à l’Institut du monde arabe - ont réveillé la vindicte d’une opposition qui s’était pourtant fort bien accommodée de la pratique très clanique de Nicolas Sarkozy en la matière. A y regarder de plus près, les têtes qui depuis mai sont tombées par le seul fait du prince sont rares, et les limogeages souvent justifiés stratégiquement ou moralement. Petit tour d’horizon des mouvements, ministère par ministère.
Aux Finances
A Bercy, réputé pour son esprit de corps et son sens de la «continuité de l’Etat», les changements n’ont pas été légion. Depuis l’été, seuls deux grands commis ont souffert de l’alternance. Prototype du haut fonctionnaire sarkozyste, l’ancien directeur des finances publiques Philippe Parini (60 ans), à la tête de la plus grosse direction de la maison, a été remercié, mais contre une jolie sinécure, trésorier-payeur général (TPG) d’Ile-de-France. Plus surprenant, le départ du directeur de l’Agence des participations de l’Etat (APE) Jean-Dominique Comolli (64 ans), qui a fait une bonne partie de sa carrière sous la gauche, notamment comme directeur de cabinet de Michel Charasse au Budget. Placé à ce poste par Nicolas Sarkozy en 2010 avec le titre de commissaire, cet ancien PDG de l’ex-Seita a sans doute fait les fra