Nicolas Sarkozy avait été battu d’une courte tête. La primaire pour la présidence de l’UMP a transformé la défaite en débâcle. Les duellistes en sont sorti gravement blessés.
François Fillon n’a pas concrétisé les qualités qu’on lui prêtait, Jean-François Copé a confirmé les défauts qu’on lui attribuait. Le premier s’est montré trop pâle et trop désinvolte, le second est apparu trop brutal et trop manichéen. L’un et l’autre ont perdu de leur légitimité et de leur attractivité vis-à-vis de leurs propres électeurs.
Dans cet affrontement aussi violent que médiocre, l’ancien Premier ministre n’a pas su démontrer qu’il possédait l’envergure présidentielle et le secrétaire général de l’UMP de l’époque a déployé les artifices les plus subalternes.
L’un en sort en homme d’Etat fatigué, l’autre en remarquable politicien. Paradoxalement, il sera plus facile à Jean-François Copé de reconstruire son statut qu’à François Fillon d’incarner de nouveau un destin.
Comme Nicolas Sarkozy ne peut ressurgir, s’il en a l’intention, qu’après les élections municipales et européennes, il existe donc actuellement un vide de représentation et d’incarnation à l’UMP. Le principal parti d’opposition n’a plus de visage.
Comme toujours après une rafale de défaites (présidentielle, législatives, primaire) une nouvelle génération pénètre sur scène. On avait connu cela après 1981 : Valéry Giscard d’Estaing écarté, Jacques Chirac contesté, ce fut le temps éphémère des «mousquetaires», quadragénaires ultracombatifs