Cité Youri-Gagarine, rue Lénine… Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), de l'autre côté du boulevard périphérique parisien. Dans l'ex-banlieue rouge, communiste depuis 1925, l'un des derniers bastions du PCF. Où chaque dimanche s'écoulent 300 exemplaires de l'Huma sur le marché. Où les enfants partent par centaines voir la mer en été, et où le quotient familial (instauré par le Conseil national de la Résistance en 1945) met le ticket de cantine à 1,15 euro.
«Cocos». Tous les matins, Pierre Gosnat traverse l'avenue Georges-Gosnat, député communiste (1964-1982). Maire depuis 1998, «Pierre» salue les vieux militants, leurs enfants, leurs petits-enfants, lignées de «cocos» depuis trois générations : «Ici, nous n'avons pas de problème identitaire, assure Mehdi Mokrani, secrétaire de section. Le PC reste un espace défini dans le Front de gauche. On a une double étiquette, ce n'est pas comme ailleurs.» Si Jean-Luc Mélenchon a fait ici 25% à la présidentielle (contre 8% pour Marie-George Buffet en 2007) et François Hollande 73,6% au second tour, «c'est grâce à notre force militante», assure Mehdi Mokrani. Selon lui, et la jeune Julia Castanier, «cheffe» de cabinet du maire, «ce fut une très belle campagne».
Seule ombre dans ce tableau flamboyant comme un soleil couchant, la législative qui a suivi, en juin. Pierre Gosnat, député sortant, a dû s'effacer au second tour derrière son collègue chevènementiste