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Libération

Le désenchantement européen

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publié le 13 février 2013 à 19h26

François Hollande a eu doublement raison. Dans son discours de Strasbourg devant le Parlement européen, le chef de l’Etat, partisan notoire de la construction européenne, s’alarmait de constater que les logiques nationales l’emportent de plus en plus sur la logique communautaire et que les peuples se détournent sans cesse davantage de l’idéal européen. Ce qui s’est passé la semaine dernière au Conseil européen de Bruxelles en a été malheureusement l’exacte vérification. Il s’agissait d’adopter le budget européen pour les six années 2014 - 2020. On a vu à cette occasion se déchaîner comme rarement les égoïsmes nationaux et décliner misérablement tout idéal de solidarité, a fortiori d’ambition commune. Le débat budgétaire est toujours le révélateur le plus sincère, voire le plus cru de l’engagement européen des gouvernements nationaux.

A cette aune, le Conseil européen de février 2013 restera comme un rideau déchiré : derrière le piteux compromis arraché, l’Europe s’enlise et menace de se défaire.

Le grand vainqueur de ce sommet s’appelle en effet David Cameron. Le Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté était arrivé à Bruxelles avec deux objectifs prioritaires : la préservation de son chèque et la diminution de l’enveloppe budgétaire globale. Sur les deux points, il a obtenu satisfaction. Le rabais britannique est sanctuarisé et, pour la première fois, le budget européen global, déjà étique, diminue pour ne plus représenter que 1 % tout rond du produit européen brut. Rien ne p