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Libération
TRIBUNE

De la faiblesse des anticorps démocratiques sur le FN

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par Malek Boutih, Député PS de l’Essonne, ancien président de SOS Racisme
publié le 14 février 2013 à 19h06

Combattre l'extrême droite ! Dans Libération du 12 février, une tribune du chercheur en sciences politiques, Alexandre Dézé, remettait en cause la valeur accordée au baromètre d'image du Front national établi la semaine dernière par l'institut TNS Sofres. Je souhaite qu'il ait raison, que les questions aient été mal posées. J'en doute.

Alors, au-delà des batailles de méthode statistique, j'aimerais pour ma part dire aux élèves qui ont à leur programme la montée de l'extrême droite dans les années 30 : «Fermez vos livres et ouvrez les yeux.» En France, en 2013, on peut nous dire que près d'un Français sur deux parmi les interrogés d'un sondage considère que le Front national ne représente pas un danger pour la démocratie. Qu'un tiers d'entre eux adhérerait même aux idées de sa chef, Marine Le Pen. Aucune réaction indignée, aucun catastrophisme, pas d'alarmisme. Cela ne choque personne. Pour moi le FN n'est pas un parti «normal». Fi des menaces de procès : le projet du FN s'inscrit dans la filiation de l'extrême droite du XXe siècle, porteuse de racisme, d'antisémitisme, de méthodes et de valeurs antidémocratiques et violentes. Il reste un ennemi de la république.

Fondé dans les années 70, le FN est né politiquement à l’aube de la décennie 80. La gauche était au pouvoir, une vague de désindustrialisation et de récession sociale frappai