Il ne fallait pas, hier, perdre de temps à chercher dans la presse indienne des articles annonçant la venue de François Hollande. Il n'y en avait pas ou si peu. Pas une ligne dans le quotidien des affaires Economic Times. Juste un papier en page intérieure du Times.Privilège d'un pays de 1,2 milliard d'habitants qui, depuis les années 2000, flirte avec une croissance à deux chiffres. Pourtant, le chef de l'Etat n'a pas ménagé sa peine, hier, pour répéter toute l'importance qu'il accordait à sa première visite d'Etat en Asie.
Pour Hollande, c'est aussi l'occasion d'enfiler pour la première fois ses habits de VRP. Avec, en toile de fond, deux potentiels mégacontrats : celui des 126 Rafale, le premier à l'export pour Dassault (pour la bagatelle d'une dizaine de milliards d'euros), et celui de deux réacteurs EPR pour Areva. Une sorte de test. Sous Sarkozy, on aurait entendu rouler les tambours. Avec Hollande, on joue pianissimo. A chaque déplacement, Nicolas Sarkozy voulait son addition faramineuse de contrats, quitte d'ailleurs à mélanger des choux et des carottes, des contrats déjà signés depuis longtemps avec d'autres qui ne le seront jamais. Pour lui, un hyperprésident était aussi un très bon vendeur. En décembre 2010, lors de sa visite en Inde, il n'avait d'ailleurs pas pu s'empêcher d'annoncer 15 milliards d'euros de contrats «conclus ou sur le point d'être conclus».
«Progrès». Cette fois, François Hollande ne