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Libération

La colonisation vue de l’arrêt du bus

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Bus. Des élus verts et le Cran ont organisé un «Colonial Tour», visite critique du passé français en outre-mer.
publié le 14 février 2013 à 20h46

Un bus vert à plateforme : des historiens, des Verts (Eva Joly, Jacques Boutault, maire du IIe arrondissement de Paris) et le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) organisaient, hier, un «Colonial Tour» remarqué, dans les rues de la capitale. L'objectif de l'opération est de montrer des lieux emblématiques liés à la colonisation et à l'esclavage. Clin d'œil, les organisateurs avaient prévu un chocolat chaud Banania («Y'a bon») et des Chocos BN (Biscuiterie nantaise, fondée par des héritiers de la traite négrière). «Décoloniser l'imaginaire des Français, c'est aussi lutter contre le racisme», prévenait d'entrée Jacques Boutault avant même que le moteur du bus ne soit lancé. Départ de la place des Victoires, au numéro 13, à l'emplacement de l'hôtel de Masssiac, où le Comité des colons tenait ses réunions, en 1789, en vue d'obtenir «l'autonomie interne» dans les colonies.

«Canons». Puis, direction rue Vivienne, où était installée la Compagnie des Indes, spécialisée dans les commerces de «toute nature», épices, soie, porcelaine… et esclaves, bien sûr. Elle disparaîtra dans un énorme scandale, après la Révolution, dans lequel seront impliqués des députés affairistes autour de Danton.

Au 56, rue de Lille (VIIe), l'entrée de la Caisse des dépôts et consignations rappelle un épisode méconnu. La sécurité, inquiète de l'attroupement médiatique, vient prendre des notes. C'est c