Au moment du café dans un restaurant italien, le chef des écologistes, Pascal Durand, résume en une phrase le désarroi de ses troupes : «On est dans l'espérance du changement et la désespérance de ne pas donner les moyens à la société française de se changer.» Comme nombre de responsables d'Europe Ecologie - les Verts (EE-LV), Durand ne cache plus son agacement : «L'écologie n'est pas respectée en actes.»
Moral. La complainte des écologistes n'est pas nouvelle. Depuis l'entrée de leurs deux ministres au gouvernement - Cécile Duflot au Logement et Pascal Canfin au Développement -, la température entre eux et les socialistes est montée à intervalles réguliers : gaz de schiste, aéroport de Notre-Dame-des-Landes et surtout, en septembre, lorsqu'EE-LV a décidé de ne pas ratifier le traité budgétaire européen… Depuis, le thermomètre était bien redescendu, mais le dépiautage, fin janvier à l'Assemblée nationale, de leur proposition de loi sur les ondes électromagnétiques leur a remis un coup au moral.
«On sent que l'écologie n'est pas la priorité du gouvernement», regrette François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée. «On ne s'attendait pas à grand-chose, enchaîne son collègue, Sergio Coronado. Mais, malgré l'éclaircie du discours de Hollande à la conférence environnementale et le bon travail de nos ministres, il n'y a pas de cap fixé.» «Il serait temps de passer à la vitesse s