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Libération
TRIBUNE

Manifeste pour la Gauche forte

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par Yann Galut, Député PS du Cher, Colette Capdevielle, Députée PS des Pyrénées-Atlantiques, Patricia Schillinger, Sénatrice PS du Haut-Rhin, cofondateurs de la Gauche forte, Alexis Bachelay, Député PS des Hauts-de-Seine, Hugues Fourage, Député PS de Vendée, Geneviève Gosselin, Députée PS de la Manche, Ronan Kerdraon, Sénateur PS des Côtes-d’Armor et Jean-Pierre Maggi, Député PS des Bouches-du-Rhône.
publié le 19 février 2013 à 19h06

Nous vivons un paradoxe. Depuis la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle, la gauche est à nouveau majoritaire en France, après dix longues années passées dans l’opposition. Cette victoire signifie que les Français ont renoué avec ses valeurs, au premier rang desquelles la volonté de réguler le capitalisme, par la justice et la solidarité.

Pourtant, nous devons aussi avoir la lucidité de constater que, depuis plusieurs années, un glissement idéologique vers la droite la plus dure s'est opéré dans une partie de la société française, à l'opposé de ces valeurs. Plusieurs études récentes et approfondies l'attestent : que ce soit celle du Cevipof, menée avec la Fondation Jean-Jaurès et Ipsos (publiée fin janvier), dans laquelle 70 % des sondés considèrent qu' «il y a trop d'étrangers en France» ; ou celle de l'institut TNS Sofres (février), dans laquelle près d'un tiers des sondés déclarent «adhérer aux idées du FN».

Ce glissement se constate et s'amplifie dans le débat politique, notamment à travers le discours des dirigeants de la droite dite «républicaine». C'est la fameuse «ligne Buisson», du nom du conseiller de Nicolas Sarkozy. Au cours du précédent quinquennat, elle a prospéré avec le débat forcé sur l'identité nationale, et a atteint des sommets avec les discours du candidat de la droite entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012, jusqu'à faire l'apologie absolue de «la frontière», pour plaire à l'électorat le plus nationa