Il est des moments dans l’histoire d’une grande et ancienne démocratie où, temporairement, la machine se grippe, où la peur de l’obstacle cannibalise les principes et les engagements pris devant le peuple. Rien ne serait pire que de voir le non-cumul des mandats subir le sort de ces grandes réformes passées aux oubliettes : après une belle loi d’égalité, ouvrant le mariage pour tous, soyons à la hauteur avec une avancée démocratique dès les municipales de 2014.
Chacun connaît les raisons qui plaident pour ce choix d’autant plus urgent qu’il figure parmi les promesses phares des élections de 2012 et les décisions rénovatrices des militants socialistes. La revalorisation du Parlement par des élus réellement présents, les progrès de la parité, le renouvellement des générations et des origines en politique, le rétablissement du lien de confiance entre les Français et les femmes et les hommes qui les représentent sont à ce prix. Si nous reculons, si nous renvoyons à 2017, pour les Français, ne nous trompons pas, cela ne voudra pas dire demain, mais jamais !
Personne n’ignore non plus les motifs de résistance ou de réticence. Certains sont respectables : quand on aime sa ville et qu’on lui a tout donné, abandonner un mandat de maire, c’est toujours un profond déchirement. D’autres le sont moins : se prétendre irremplaçable, dans la gestion locale ou pour la bataille électorale, c’est oublier que l’honneur de la politique, quand on est socialiste, c’est justement de ne pas l’être et