Bernard Tapie peut faire ce qu'il veut, répéter qu'il n'ira pas à la municipale marseillaise, son nom revient en boucle, à Marseille et dans les médias. Interrogé vendredi sur Europe 1, il a passé le téléphone à sa femme, pour qu'elle redise que «non, non et non !» il ne postulera pas et que l'inverse serait une «cause de divorce» (1). Mais le nouvel actionnaire majoritaire de la Provence a tellement menti dans sa carrière, avec tant de constance et de conviction, que son choix reste une inconnue, tout comme celui de Jean-Claude Gaudin, maire (UMP) sortant, qui assure se tâter mais n'avoir pas pris sa décision. Deux inconnues majeures, dans un scrutin déjà très incertain.
Société civile. Moins Tapie est candidat, plus il est au centre du jeu. Troublant. Comme s'il y avait un vide à combler, ou un désir à satisfaire. Son parler cru, son énergie transforment une élection, mettent un peu de couleur. Mais les médias ne sont pas seuls à spéculer sur son retour. Les Marseillais en parlent beaucoup : selon un sondage BVA, 40% d'entre eux pourraient voter Tapie (2). Et les élus plus encore. Ils savent le potentiel de l'homme d'affaires et s'il ne sait pas quoi faire des voix dont on le crédite, beaucoup veulent bien les récupérer. La sénatrice Samia Ghali (PS) laisse entendre qu'elle pourrait ouvrir ses listes à la société civile, à «toutes les compétences», et que Tapie n'en manque pas. D'autres lui