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Libération

La surprise du chef

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Taubira impose son sceau
publié le 24 février 2013 à 21h56

On attendait André Vallini, un proche de François Hollande qui labourait depuis des années les colloques sur la justice, ou bien Bertrand Delanoë. Ce fut Christiane Taubira, vraie surprise du gouvernement Ayrault. Elle est une femme noire et radicale de gauche. Et bénéficie d’une relation personnelle avec Hollande datant de la présidentielle de 2002. On l’avait peu entendue sur la prison, jamais ou presque sur la justice. Les mêmes qui disaient alors qu’elle n’y connaissait rien avouent aujourd’hui que sur ses dossiers on ne peut la piéger sur rien.

Il faut dire que dans son cabinet, elle est encerclée de fonctionnaires et magistrats ayant fait la campagne Hollande. On l’a flanquée de Christian Vigouroux (comme directeur de cabinet), qui a la pleine confiance du Président et des socialistes. Et pour cause : il était déjà auprès de Pierre Joxe à l’Intérieur en 1989, et d’Elisabeth Guigou en 1997. Sa feuille de route est tracée : abolition des peines planchers, de la rétention de sûreté et du tribunal correctionnel pour mineur - mais pas trop vite -, doublement du nombre de centres éducatifs fermés, développement de la justice de proximité.

Pourtant, Christiane Taubira s’est fait chahuter dès ses débuts. Alors que ces prédécesseurs ont l’habitude de sagement visiter des prisons pour leurs premiers déplacements, elle a choisi d’assister à un match de basket entre détenus et surveillants. Pas de chance : l’un des prisonniers s’est fait la belle.

Elle a annoncé la fin des tribunaux