Le mariage pour tous, c'est son heure de gloire : cent dix heures de débats parlementaires, de jour comme de nuit, Christiane Taubira a bataillé, répliqué, ironisé. Convoqué les poètes, manié le code civil… Et elle a fait un tabac. Tout au long de la discussion sur le mariage pour tous, voté le 12 février, elle a impressionné l'hémicycle et au-delà. Dès son discours introductif, près de trois quarts d'heure sans notes, le verbe sûr, la tête haute pour défendre «un acte d'égalité». «Vous pouvez garder le regard obstinément tourné vers le passé, lance-t-elle à la droite. Nous sommes fiers de ce que nous faisons.» Ces quinze jours ont fait naître une «Taubiramania». A gauche, on admire sa «pédagogie», son «éloquence», on la compare à Simone Veil ou Robert Badinter. A droite, on loue son sens de «la joute», son tempérament face à «l'adversité».
Essorée par ce marathon législatif, mais souriante, la garde des Sceaux en sort nouvelle icône de la gauche en général, et de la majorité en particulier. Pour dépassionner les débats sur la délinquance et les récidivistes - érigés en figure du mal par Sarkozy -, Taubira a opté pour une voie originale : la Conférence de consensus. Elle s’est achevée la semaine dernière en préconisant au gouvernement de mettre en place une libération conditionnelle d’office pour les prisonniers, une réduction du nombre d’infractions passibles de prison (notamment routières) et la création d’une p